La fabrication de bière maison a ceci de pratique, qu’en fonction de vos objectifs en termes de brassage vous pourrez décider d’investir de quelques dizaines à quelques milliers d’euros dans les accessoires que vous utiliserez pour fabriquer votre bière à la maison. Du kit débutant de fabrication de bière à l’achat d’un Grainfather Connect, en passant par l’aménagement à domicile d’un atelier de brassage et la construction d’une pico-brasserie, chacun trouve chaussure à son pied… ou plus exactement à la mesure de sa passion
Moulin à malt : concasser et non moudre
Le concassage du malt est une étape essentielle dans le processus de fabrication de bière maison tout grain. Une mouture trop fine conduit immanquablement à des problèmes dans la phase de filtration alors qu’un malt trop grossièrement concassé induira une perte de rendement au brassage. C’est la raison pour laquelle le choix du moulin à mal est déterminant pour le brasseur amateur.

Dans les premiers prix le moulin à malt type corona est d’un excellent rapport qualité prix et permet sans problème de réaliser le concassage du malt pour des brassins inférieurs à 30 litres. Au-delà on lui préférera le moulin à malt à rouleaux ajustables qui , outre le fait de pouvoir ajuster au plus près la finesse de la mouture, permet de de concasser plus rapidement.

La bonne vitesse de rotation d’un moulin à malt est au maximum de 400 tours/minute. On peut donc envisager de le coupler à une perceuse électrique… sous réserve que celle-ci possède un variateur et que sa vitesse soit ajustable.

 

Cuve de brassage
La cuve de brassage est un outil essentiel pour la réalisation de votre bière tout grain à la maison. Elle est nécessaire pour l’empâtage, puis la conduite des différents paliers de température et enfin l’ébullition. L’élément important à prendre en compte est le volume des brassins que vous souhaitez réaliser : pour brasser une recette de bière avec 23-25 litres de bière finie, une cuve de 33 litres est adéquate. En-dessous, certaines phases sont très délicates à mener, notamment l’ébullition (qui doit être forte) et l’ajout des différentes houblons qui génère une agitation importante du moût en ébullition. L’idéal est d’utiliser un cuve en inox (type Bergland), à la fois pour la résistance aux produits désinfectants-nettoyants, mais aussi pour sa parfaite adéquation avec le contact alimentaire à haute température.

N’oubliez pas de proportionner votre outil de chauffe avec le volume de la cuve ( attention toutes les cuves inox ne sont pas compatibles avec l’induction… et celles qui le sont sont onéreuses, parfois il vaut mieux investir dans un réchaud gaz complémentaire qui vous garantit une bonne puissance de chauffe et permet d’éviter de squatter la cuisinière). La cuve de brassage peut aussi être électrique ( un stérilisateur à bocaux peut ainsi être détourné de son usage pour être transformé en cuve de brassage électrique) mais attention la majorité d’entre eux font 27 litres, donc prévoyez de brasser au maximum 18-20 litres de bière.

 

 

 

Matériel pour brasser tout grain
Après quelques expériences pour produire de la bière maison à partir de kits bière extrait de malt, le brasseur amateur est souvent saisi de l’envie de fabriquer sa bière en « tout grain ». Cette expression générique désigne le fait de partir directement du malt, d’effectuer soi-même toutes les opérations qui vont permettre d’aboutir à la production du moût de bière qui sera mis en fermentation, puis transformé embouteillé.

Pour brasser une vingtaine de litres bière à la maison en tout grain, il vous faut une peu de matériel :

1 moulin à malt
1 casserole » d’un peu plus de 30 litres
1 seau de fermentation avec barboteur 30 litres
1 fond filtrant
1 densimètre
1 éprouvette
1 thermomètre
1 produit nettoyant désinfectant type DETOXI
1 cruche
1 fourquet

Si vous possédez tout cela, c’est bon ! Laissez-vous guider par Léon dans le brassage de votre premier kit tout grain

 

 

Canne ou tige de soutirage : quel transvaseur pour la bière ?
Pour embouteiller sa bière maison, un large choix d »accessoires est à disposition du brasseur amateur. Quelques repères pour choisir celui qui vous conviendra le mieux.

La tige de soutirage qui vient se fixer sur le robinet de fermentation a l’avantage d’être peu onéreuse et facile d’emploi : le petit bouton d’arrêt à ressort fixé en fond de tige de soutirage permet de doser parfaitement le volume de bière transvasé dans la bouteille. Inconvénients : le seau de fermentation doit être placé en hauteur pour permettre l’écoulement par gravité et la prise de liquide par le fond du seau de fermentation peut présenter quelques difficultés quand les résidus sédimentés sont épais (levures, dry-hopping). Ce dernier point peut être contourné via une valve anti-levures ou vanne anti-lie ( positionnée avant remplissage du fermenteur !), ou bien par transfert de la bière dans un seau propre avant soutirage.

La canne de soutirage présente l’avantage de permettre un soutirage par le dessus et évite ainsi que le transvaseur à bière n’aspire des résidus de fermentation ou de houblonnage à froid. Dans cette catégorie d’accessoires, plusieurs modèles disponibles fonction de votre budget et du volume à embouteiller.

La canne de soutirage à robinet
Le siphon automatique (transvaseur Quick Start) : autoamorçant
Le transvaseur électrique : rapide et facile d’emploi

 

 

 

Seau de fermentation (ou de brassage)

xLe seau de fermentation est quasiment le seul accessoire indispensable quand on décide de fabriquer sa bière maison. En effet source de chaleur, récipients, casseroles peuvent être trouvés dans une cuisine classique (ce n’est en général qu’un problème de volume, mais pour brasser 5-10 litres de bière maison la batterie de cuisine familiale suffit). Mais le seau de fermentation, non .

Sa particularité : être doté d’un robinet mais surtout d’un barboteur (ou bondonneur), sort de siphon rempli d’un liquide aseptique qui va laisser s’échapper le gaz carbonique issu de la fermentation (en son absence et couvercle fermé l’ensemble finirait par exploser). sans laisser l’air extérieur entrer dans le seau.

seau fermentation fabrication bière maison

Finalement on pourrait résumer le seau de fermentation, utilisé pour brasser sa bière à la maison, à un simple seau doté d’un couvercle percé d’un trou dans lequel est enfiché le barboteur.  Pour autant n’importe quel seau ne fait pas l’affaire !

Il doit être de qualité alimentaire. Vous n’avez pas envie d’absorber autre chose que votre bière en réutilisant de vieux seaux à colle !

Le couvercle du seau de brassage doit fermer hermétiquement.

Il existe diverses qualités de seaux  avec des propriétés, notamment sur la tenue à la chaleur qui ne sont pas identiques : certains peuvent accueillir le moût bouillant, et sont nécessaires lors des transvasements en brassage tout-grain. D’autre tiennent la chaleur mais pas au delà de 50-60 ° C sans se déformer excessivement : on les utilisera plutôt pour des brassages de kits extraits de malt

Last but nos least, la qualité du matériau employé doit supporter les différents nettoyages et désinfections. D’ailleurs à ce propos, un conseil : n’utilisez jamais le coté vert d’une éponge « grattante » pour nettoyer votre seau de fermentation ; vous risqueriez de créer des micro-rayures, potentiels nids à bactéries

 

Densimètre électronique : le Tilt Hydrometer

Enregistrer les données de son Tilt Hydrometer sur un cloud

Vous pouvez utiliser l’application Tilt 2 en parallèle de votre fermenteur pour enregistrer vos données en ligne sur un cloud. Pour se faire, il existe plusieurs solutions.
Nous vous recommandons d’essayer l’option 1, car c’est la plus facile à configurer.

Option 1 : Enregistrer les données sur le Google Sheets de Baron Brew

  1. Ouvrez l’application Tilt 2.
  2. Allez dans les paramètres et entrez le nom de la bière, votre adresse e-mail et appuyez deux fois sur « Start New Log » pour commencer un nouvel enregistrement en local et sur le cloud.
  3. Si vous utilisez l’application originale de l’hydromètre Tilt, laissez l’espace « cloud logging URL » vide dans les paramètres de l’application iOS/Android, une URL par défaut gérée par Baron Brew sera utilisée.
  4. Entrez votre adresse e-mail en commentaire pour commencer un nouveau journal de brassage et un lien vers votre feuille Google vous sera envoyé par e-mail.

La vidéo ci-dessous reprend les étapes de la configuration :

Option 2 : Créer votre propre cloud sur votre compte Google

Pour configurer cette option, vous devez utiliser un ordinateur. Un smartphone ne fonctionnera qu’une fois que vous aurez configuré l’url de votre propre cloud.

Pour commencer, cliquez sur ce lien et suivez les instructions intégrées dans la feuille ou regardez la vidéo ci-dessous pour une démonstration complète avec l’application Tilt 2 sur Android.

Option 3 : Connecter votre tilt à des solutions tierces

Les applications Tilt iOS, Android et Raspberry Pi prennent en charge les intégrations tierces. Ces dernières permettent de bénéficier de fonctionnalités avancées : créations de recettes, de brassins, partage en communauté, calculateurs de fermentations…

Vous pouvez notamment relier votre tilt à l’application Brewfather ou à l’application Grainfather.

Grainfather :
Retrouvez toutes les informations concernant l’application développée par Grainfather juste ici .

Brewfather :
Placez le Tilt dans votre fermenteur ou dans un verre d’eau puis allez dans la page des paramètres de l’application Brewfather APP. Activez l’hydromètre Tilt.
Vous obtiendrez alors l’URL d’un cloud que vous devrez copier dans zone de texte « Cloud URL » que vous trouverez dans les paramètres de votre application Tilt ou TiltPi.

connecter le tilt hydrometer à l'application brewfather

Ensuite, allez dans l’onglet « Fermentation » de votre brassin et cliquez sur « Appareils ».
Après que votre Tilt ait effectué sa première connexion à Brewfather, il apparaîtra dans la liste des appareils.

connecter tilt hydrometer à brewfather

Cliquez sur le bouton « ATTACH » pour qu’il s’enregistre sur ce brassage. Les fois suivantes, votre Tilt se connectera automatiquement, il vous suffira d’attendre entre 15 et 30 minutes.
Ne vous connectez jamais plus d’une fois toutes les 15 minutes, les requêtes lancées plus souvent seront ignorées. Il s’agit de la valeur par défaut de Tilt.

Retrouvez l’ensemble des informations concernant l’application développée par Brewfather juste ici .

Cannular Can : votre bière en canette

canular can : mettre votre bière en canettes

Une machine pour mettre la bière en canettes alu ! Une encanneuse… Léon a déniché la « Cannular Can » petite machine très simple d’utilisation mais rapide, fiable et robuste. En quelques secondes, la canette remplie de bière resucrée (comme pour une mise en refermentation en bouteille) se retrouve avec un couvercle serti. Le remplissage au Beergun est aussi possible.

 

[VIDEO DEMONSTRATION] La Cannular Can : pour mettre sa bière en canette

Refroidisseur à plaques, à contre-courant ou serpentin ?

Le refroidissement du moût du bière, lors de son transfert en fermenteur, après ébullition est une étape importante dans la fabrication de bière maison : l’ensemencement en levures ne peut se faire dans un liquide à presque 100° C.

Certes on peut transférer en fermenteur et laisser refroidir tranquillement jusqu’à atteindre la température désirée (généralement autour de 20-25° C). Cette technique présente l’inconvénient de laisser le moût longtemps sans « protection » : la fermentation n’ayant pas démarrée, il n’y a ni alcool, ni production du CO2 susceptibles de venir « protéger » des contaminants votre future bière (on peut ajouter à cela le passage dans des zones de température particulièrement propices au développement de bactéries non désirées).

Voilà pourquoi on lui préfère le refroidissement immédiat via un échangeur à plaques, un refroidisseur à contre-courant ou un serpentin. Autant vous le dire tout de suite, Léon n’est pas fan de l’échangeur à plaques pour le brassage amateur. Les versions disponibles sont à 99 % des modèles soudo-brasés et n’ont rien à voir avec les modèles professionnels qui sont démontables et sans présence de cuivre à l’intérieur. Si l’on ajoute à cela l’utilisation fréquente de produits de nettoyage peu «féroces » ( le PBW ne vaut pas la soude diluée à 2 % et chauffée à 80° C qu’utilisent les professionnels, mais n’est pas accessible pour les brassam), il subsiste un risque fort de voir le refroidisseur se transformer en nid à « m….. ».

Même s’il existe des contre-exemples de brasseurs amateurs qui se servent d’un échangeur à plaques depuis des lustres sans problème, Léon lui préfère le refroidisseur à contre-courant ou le serpentin inox.